Janiva Space

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Lectures


L'art de perdre d'Alice Zeniter

 

 

 

 

 

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Ce livre est une merveille et son auteure particulièrement talentueuse.

 

Française issue de la troisième génération d'une famille de harkis, Naïma en quête d'identité essaie de remonter le temps vers ses origines au travers des destinées de ses grand-parents et de son père arrachés à leur Algérie natale en 1962.  Ces destinées, elle les imagine plus qu'elle ne les connait car le silence sur les évènements passés s'impose généralement dans cette famille prisonnière d'une histoire indicible.
Au travers de cette lecture, on imagine que ce roman est en partie autobiographique et l'on sent bien aussi qu'Alice Zeniter a effectué d'innombrables recherches pour transcrire une part de vérité sur les tourments endurés dans le passé et encore aujourd'hui par une partie de la population française qui n'a pas encore trouvé son véritable encrage et que certainement nous n'avons pas su accueillir avec bienveillance.

 

 


13/01/2020
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Tout le bleu du ciel de Mélissa da Costa

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Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple. Emile

 

Ainsi commence ce "road trip" un peu fou , bouleversant d'humanité, d'amitié, d'amour, de tendresse et de bienveillance. 


14/02/2021
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Le silence d'Isra d'Etat Rum

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Trois générations de femmes palestiniennes émigrées à New-York (années 1990-2009) et pour toutes les mêmes injonctions : Se taire, se soumettre et obéir à leur père ou à leur mari. Un seul rôle : Servir et enfanter (des garçons de préférence).

 

Ces femmes rêvent d'une autre vie, doutent, combattent, cherchent à s'affranchir de l'oppression et de l'enfermement par l'évasion dans la lecture, mais leur mère et leur belle-mère sont là aussi pour les remettre sur le droit chemin, perpétuer la tradition et préserver ainsi l'honneur de la famille. 

 

Un roman poignant,  dans lequel les mots pèsent parfois des tonnes, mais qui laisse entrevoir aussi de nouvelles issues tant le poids des traditions, des mensonges, des non-dits semble devenu insupportable pour tous.

 

 


14/02/2021
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Les anges et tous les saints de J. Courtney Sullivan

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Fin des années 1950. Les soeurs Flynn ont dix-sept et vingt et un ans lorsqu'elles quittent leur village d'Irlande pour s'installer en Amérique, à Boston. Nora, l'aînée, vit cet exil comme une épreuve et un arrachement, tandis que Théresa y voit une chance d'émancipation. Mais la volonté a parfois moins de poids que le destin ... Cinquante ans plus tard, les choix opérés durant leur jeunesse resurgissent dans l'existence des deux femmes aux parcours si différents.

 

Une saga familiale attachante sur plusieurs époques jusqu'en 2009 et  au travers de laquelle on navigue dans les méandres de destinées pas véritablement choisies. Les non-dits, un secret de famille inavouable et lancinant nous installent dans un univers intra-familial complex et magistralement décrit par J. Courtney Sullivan.

 

J'ai lu ce livre juste après "Le silence d'Isra" d'Etaf Rum. Même si les intrigues sont complètement différentes et comme déterminées par les racines profondes, quelques similitudes entre les deux romans m'ont parues troublantes : Immigration de jeunes femmes aux Etats-Unis à peu près à la même période, récits sur plusieurs générations jusqu'en 2009, poids des traditions ancestrales, prépondérance du rôle de la mère ou de la grand-mère, non-dits sur plusieurs générations ... Chouettes lectures vraiment !

 


15/02/2021
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Ecotopia d'Ernest Callenbach (1929-2012)

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Trois Etats de la côte ouest des Etats-Unis - la Californie, l'Oregon et l'Etat de Washington - décident de faire sécession et de construire, dans un isolement total, une société écologique radicale, baptisée Ecotopia.

 

Ce récit utopique, écrit en 1975 et classé dans la catégorie Science Fiction, est pour le moins saisissant et visionnaire tant il aborde nos préoccupations brulantes d'aujourd'hui quant à la préservation de la planète et aux voies désirables que nous devrions envisager pour demain.

 

Par le biais d'articles envoyés au Times-Post par le journaliste américain William Weston finalement autorisé à étudier ce territoire après 20 ans de rupture diplomatique avec les Etats-Unis, nous découvrons une société (dirigée par une femme) qui pourrait faire pâlir d'envie tous ceux qui constatent aujourd'hui les gâchis quotidiens qui détruisent notre planète et les relations humaines et qui se demandent s'il n'est pas déjà trop tard pour rétablir les bons équilibres.

 

Tous les thèmes importants régissant la société Ecotopienne y sont abordés au fil des revues de presse successives et du journal intime du journaliste expérimentant une profonde mutation intérieure après les doutes, le scepticisme et même l'hostilité envers cette société si différente de la sienne :

 

Alimentation, déchets, mobilité, économie, gestion de la forêt, démographie, alternatives aux plastiques, sexe et pouvoir, autogestion ouvrière, impôts et marché du travail, énergies du soleil et de la mer, médias, éducation, habitat, recherche, hôpitaux et santé publique, travail et loisirs ...

 

Ainsi, en Ecotopia, les énergies fossiles ont été systématiquement bannies, laissant place aux énergies non polluantes (soleil, vent marée, géothermie ...). Tout devient pratiquement recyclable. "Dans la nature, aucune substance n'est synthétisée si sa dégradation n'est pas assurée ; le recyclage est donc la règle". La voiture individuelle a laissé la place à des transports en commun gratuits et non polluants. Les cours d'eau et fronts de mer ont été dépollués, les usines polluantes démantelées et les forêts réhabilitées. La nature est redevenue omniprésente et l'agriculture a été définitivement débarrassée des pesticides. Les grands centres urbains ont laissé la place à de plus petites communautés autonomes. Les multinationales n'existent plus et les entreprises de taille humaine sont en auto gestion. Le travail se limite à 20 heures par semaine mais "les Ecotopiens se montrent étonnamment généreux de leur temps et il est parfois difficile de savoir s'ils travaillent ou s'amusent" tant leurs activités sont stimulées par la créativité. "Grâce aux magasins d'état et au système de revenu minimum garanti, les citoyens de ce pays ne considèrent pas les périodes de chômage comme des catastrophes ou des menaces à long terme ; bien au contraire, ils les mettent à profit pour se livrer à quelque activité créatrice qui peut les mener à créer leur propre entreprise". Le système d'assurance maladie protège les Ecotopiens du berceau à la tombe et le système de santé est très axé sur le bien-être du patient. La famille Ecotopienne est généralement élargie à la proche communauté (ce qui joue un rôle d'amortisseur en cas de coup dur) et la sexualité est plutôt libérée. "La société privilégie l'expérience et l'activité pratique plutôt que les diplômes, les références  ou les profils ... Aucun diplôme n'est absolument indispensable pour décrocher un boulot précis. "

  

La plupart des luttes écologistes d'aujourd'hui sont donc au coeur de cet ouvrage et cela interpelle car il a été écrit il y a 46 ans, à l'époque du 1er choc pétrolier ! Alors, ce récit utopique serait-t'il un chemin éclairé vers le monde de demain ? Quel avenir souhaitons-nous vraiment ? Les prises de conscience qui indéniablement s'amplifient parviendront-elles à surmonter les défis et inerties considérables qui sont déjà là, nous attendent plus encore et menacent les générations futures et l'éco-système tout entier ? 

 

 

 

 


18/05/2021
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Betty de Tiffany McDaniel

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Dès les premiers chapitres, je savais que je n'abandonnerais pas ce magnifique roman de 700 pages. En le refermant, je me demande bien quelle autre fiction pourra m'émouvoir autant et c'est un peu perturbant !

 

Je crois que c'est la première fois que je lis une histoire familiale au travers du regard et des ressentis d'une enfant (Betty, la narratrice et mère de l'auteur) qui ne deviendra femme qu'à l'issue du roman. C'est sublime, poétique et parfois cruel et dérangeant.


02/02/2023
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Une éducation de Tara Westover

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Un grand coup de coeur pour ce livre autobiographique relatant l'impitoyable emprise d'une éducation familiale souvent violente, en opposition avec la réalisation de soi.


02/02/2023
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Shuggie Bain de Douglas Stuart

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Âmes sensibles et déprimées, il y a peu de chances pour que ce livre vous apporte du réconfort ! Quoique ... comment ne pas être puissamment attaché(e-s) à ce jeune garçon Shuggie Bain, que la vie n'aura jamais épargné et qui pourtant gardera jusqu'au bout une incroyable sensibilité et un inconditionnel amour pour sa mère broyée par les désillusions, fracassée par les hommes qu'elle a successivement rencontrés et noyée par l'alcool avec les terribles conséquences que cela a sur elle-même et ses rois enfants.

 

Nous sommes dans la région de Glasgow, années 80, années Thatcher, marquées par leur cruel déterminisme social, les fermetures de mines, le chômage. Ici, que du gris, que du mauvais temps !

 

Douglas stuart nous plonge dans cet univers infernal et malgré tout réussit magnifiquement, au travers du regard, de la bienveillance, de l'obstination de Shuggie à ne nous autoriser ni jugement, ni condamnation morale d'Agnès sa mère, personnage central du livre.

 

J'avais été interpellée par la couverture et la 4ème de couverture du livre. j'ai failli abandonner en cours de route, me suis accrochée et ne le regrette en rien. En lisant les remerciements en fin de livre, je réalise que Douglas Stuart a très certainement vécu cette enfance malmenée et cette lutte pour sa survie et le sauvetage de sa mère. Poignant vraiment !

 


02/02/2023
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Ames animales de J.R. DOS Santos

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Ames animales est un "thriller" à l'intrigue plus qu'improbable il faut bien le reconnaître. Mais ce n'est qu'un prétexte de la part de l'auteur pour aborder de façon extrêmement circonstanciée nos rapports avec le règne animal et dénoncer l'impact des activités humaines sur la planète. Les argumentations se font au travers de dialogues entre les protagonistes du roman et cela aide à avancer tout au long de ces 500 pages très denses.

 

La première partie a pour objectif de démontrer de façon scientifique combien les animaux, quelqu'ils soient, sont des êtres sensibles, intelligents, exprimant joie, tristesse, douleur, souffrance, empathie ... Ils sont capables de stratégies complexes pour se nourrir, se défendre, s'entraider ... Ils ont aussi des langages avec syntaxe et grammaire et certains primates sont même capables d'apprendre la langue des signes. En un mot, ce ne sont pas des humains mais ils partagent avec nous de nombreux caractères et certains animaux nous surpassent même dans certains domaines.

 

La deuxième partie aborde longuement la maltraitante animale, notre façon innommable de traiter les animaux dans les laboratoires de recherche, les élevages intensifs et les abattoirs, l'objectif étant un maximum de profit.

 

Dans la dernière partie, Dos Santos avec, à l'appui chiffres et statistiques extraits de divers études, démontre l'impact catastrophique de l'élevage intensif sur notre planète, impact estimé supérieur à celui des énergies fossiles contrairement à ce que l'on pourrait imaginer. Les études consultées par l'auteur montrent notamment que seulement 3% des vertébrés sur notre planète sont en liberté. Les 97% restants étant destinés à notre alimentation et élevés de façon intensive pour la plupart. En résultent des déforestations massives l'extermination de la vie sauvage, la destruction de la biodiversité, des consommations d'eau gigantesques, l'empoisonnement des sols, l'abattage pour ne pas dire le massacre d'animaux  à des échelles inimaginables.

 

Nos politiques et nos gouvernements subventionnent massivement toute cette activité humaine très lucrative, aussi, en conclusion, l'auteur convoque-t'il notre conscience individuelle et nous appelle-t'il à tout simplement modifier nos comportements alimentaires pour que cela change.

 

En fin d'ouvrage Dos Santos liste ses sources à propos :

 

- Des capacités cognitives des animaux

- De l'industrie de production de viande

- De l'industrie pharmaceutique

- Du changement climatique

 

La liste de ces études et rapports scientifiques est vraiment impressionnante et laisse penser que l'auteur a effectué un travail titanesque et sérieux.

 

 

 

 


02/02/2023
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La carte postale d'Anne Berest

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Au delà de l'histoire familiale, ce roman est quelque part aussi un hommage rendu à tous ceux qui ont subit toutes ces horreurs pendant la seconde guerre mondiale et à ceux qui ont combattu, souvent dans l'ombre pour que cela cesse. On sent également poindre chez l'auteur une sorte d'inquiétude quant au présent et à l'avenir. Sa petite fille n'ai-t'elle pas été traitée de juive par un de ses camarades dans la cour de récréation ?


02/02/2023
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